Dans le monde des affaires, choisir la bonne forme juridique pour son entreprise est une étape cruciale. Le statut juridique détermine en effet les règles applicables en matière de responsabilité financière, de fiscalité et d’organisation. Pour les entrepreneurs souhaitant se lancer seuls, il existe plusieurs statuts d’entreprise individuelle à considérer. Cet article vous présente un panorama complet des différentes formes d’entreprise individuelle et vous aide à faire le choix le plus adapté à votre situation.
L’entreprise individuelle classique (EI)
L’entreprise individuelle est la forme juridique la plus simple pour exercer une activité en solo. Elle ne nécessite pas de capital social et permet une gestion simplifiée de l’entreprise. L’entrepreneur est responsable solidairement et indéfiniment des dettes professionnelles sur ses biens personnels, ce qui peut représenter un risque financier important en cas de difficultés économiques.
Sur le plan fiscal, les bénéfices sont imposés directement entre les mains de l’entrepreneur, selon le régime réel ou celui de la micro-entreprise si les seuils de chiffre d’affaires sont respectés. Ce dernier permet une imposition forfaitaire sur une base réduite de recettes et dispense de tenir une comptabilité détaillée.
L’auto-entrepreneur ou micro-entrepreneur
Le statut d’auto-entrepreneur, également appelé micro-entrepreneur depuis 2016, est une déclinaison simplifiée de l’entreprise individuelle. Il est destiné aux entrepreneurs souhaitant exercer une activité à titre principal ou complémentaire, sans dépasser certains seuils de chiffre d’affaires. Ce statut permet de bénéficier de formalités allégées et d’un régime fiscal et social avantageux.
Comme pour l’EI, l’auto-entrepreneur est responsable solidairement et indéfiniment des dettes professionnelles sur ses biens personnels. Toutefois, il peut opter pour le régime de la micro-entreprise avec option pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, ce qui lui permet de payer ses cotisations sociales et son impôt en proportion du chiffre d’affaires réalisé.
L’EIRL : un statut intermédiaire
L’EIRL (Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée) est un statut créé en 2011 pour répondre aux besoins des entrepreneurs individuels soucieux de protéger leur patrimoine personnel sans créer de société. Ce statut permet d’affecter un patrimoine spécifique à l’activité professionnelle, distinct du patrimoine personnel. Ainsi, la responsabilité financière de l’entrepreneur se limite aux biens affectés à l’EIRL en cas de difficultés économiques.
Sur le plan fiscal, l’EIRL peut choisir entre deux options : soit rester imposable à l’impôt sur le revenu comme une entreprise individuelle classique, soit opter pour l’impôt sur les sociétés. Cette dernière option peut être intéressante pour les entrepreneurs souhaitant réinvestir leurs bénéfices dans leur activité.
La SASU et l’EURL : des alternatives à l’entreprise individuelle
Si le statut d’entreprise individuelle ne convient pas à votre projet, vous pouvez envisager de créer une société unipersonnelle, comme la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) ou l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée).
La SASU est une forme de société qui offre une grande souplesse en matière de gestion et d’organisation. Le président est le seul associé et dispose d’une responsabilité limitée au montant de son apport en capital. Sur le plan fiscal, la SASU est soumise à l’impôt sur les sociétés, mais peut opter pour l’imposition à l’impôt sur le revenu sous certaines conditions.
L’EURL est une déclinaison unipersonnelle de la SARL (Société à Responsabilité Limitée). Elle permet également de limiter la responsabilité financière de l’associé unique au montant de son apport en capital. L’EURL est imposable à l’impôt sur le revenu, sauf option pour l’impôt sur les sociétés.
En conclusion, il existe plusieurs statuts d’entreprise individuelle pour entreprendre en solo. Chacun présente des avantages et des inconvénients, qu’il convient de peser en fonction de vos objectifs et contraintes professionnels. N’hésitez pas à consulter un avocat spécialisé pour vous accompagner dans le choix du statut le plus adapté à votre projet.